Ce week-end on va faire deux trucs. Redoutables.
Samedi, ce sera le 3 février et
on annonce 6° mouillés, autant dire que la déprime familiale guettera.
Nous lui opposerons un front serein, certains que nous sommes de la puissance de notre antidote. Tôt à l'heure du déjeuner (sinon l'endroit est pris d'assaut) nous retournerons au Petit Grain de Sel, une adresse de nos copains des Petites Tables.
De ce restaurant ouvert par l'ex-chef de l'ambassade de Chine à Paris
(et sur le cadre et le quartier duquel vous ne devez pas compter pour
vous remonter le moral) nous avons déjà vanté la spécialité : les baozi (jouez les habitués, prononcez Bao'tzeu) ces petites brioches fourrées (porc laqué, canard, champignons, crevettes...).
Nous ne sommes pas sûrs en revanche de vous avoir expliqué leurs
pouvoirs miraculeux : de ceux propres à terrasser un 15e samedi
consécutif de froid et de pluie. Samedi (donc) pour le déjeuner nous sortirons l'artillerie lourde.
Dimanche, nous ne laisserons pas d'avantage de chance au spleen : à 14h30, un enfant sous le bras, nous irons voir un Lubitsch. L'œuvre de ce cinéaste se partage entre chefs-d'œuvre absolus (The Shop Around The Corner, To Be Or Not To Be, …) et presque chefs-d'œuvre. C'est à cette dernière catégorie - pas la moins aimable - qu'appartient le film que projette le Champo. Le Ciel Peut Attendre
est l'histoire d'un mari (Don Ameche) - séducteur impénitent - arrivant
en enfer et réexaminant sa vie, ses conquêtes et son inconduite à
l'égard de sa femme (Gene Tierney, aaaaaahhhhh). C'est légèrement amer, pas scintillant mais charmant et surtout somptueux
: c'est un Lubtisch en couleurs (une exception quasi unique dans son
oeuvre) et l'image et les décors (un sublime hôtel particulier de
Manhattan) sont à tomber. Non, ce dimanche non plus, le spleen n'aura
aucune chance.