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21.08.2023
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Assurance-vie : les contrats « Grand Public » dominent le marché, mais sont les plus mauvais…
Comme chaque été, la Tribune de
l’Assurance a dévoilé son classement des contrats d'assurance-vie ayant
le plus collecté l'an dernier. Et comme chaque année, les banques sont
reines au royaume de l’assurance-vie. Pourtant il suffit de jeter un
œil aux palmarès des meilleurs contrats pour constater que les produits
distribués par nos bonnes vieilles banques sont aussi les plus mal
classés par les experts.
Le Palmarès de la Tribune de l'Assurance
Après une année 2021 record, la collecte de l'assurance-vie a ralenti en 2022. Les cotisation se sont en effet élevés à 144,4 milliards d'euros,
en légère baisse (3%) par rapport à l'année dernière. La collecte nette
(versements diminués des retraits) a quant à elle baissé à 14,3
milliards d'euros, soit une baisse de 40%. L'assurance-vie a notamment
été pénalisé par les rachats du fonds en euros, qui souffre de la
comparaison avec le Livret A dont le taux est passé à 2% en août 2022
puis 3% en février 2023 (même si on rappelle qu'en 2022, le livret A
n'a rapporté que 1,36%, soit moins que le fonds en euros...).
La capacité a collecte 2022 diffère bien entendu suivant les différents
assureurs. Et comme chaque année, ce sont surtout les gros acteurs qui
en profitent le plus. Près 1/4 (24%) de la collecte brute 2022 a été déposé sur 10 contrats. Tous détenus par un mastodonte du marché tel que CNP Assurances ou Crédit Agricole (les deux leaders du marché). Le top 5 des assureurs gère plus de la moitié de l'épargne. Le top 10 accapare plus de 3/4 de parts de marché !
Grâce à une impressionnante force de frappe marketing et
opérationnelle, leur maillage territorial, mais aussi pour des raisons
pratiques et culturelles, les banques trônent en tête du marché de
l’assurance-vie. Pourtant, ces contrats distribués par les réseaux
bancaires sont parmi les plus mal notés par la presse spécialisée. En cause les faibles rendements, les frais particulièrement lourds, mais aussi le manque de souplesse et de modernité.
Le mois dernier, Mieux Vivre Votre Argent
a ainsi passé au crible et classé 124 contrats d’assurance-vie. Et
quand on regarde le classement des contrats les plus alimentés en 2021,
ce n’est pas fameux :
Deuxième contrat le plus alimenté en 2020, Allianz fidélité est le plus jeune contrat parmi les 10 plus gros collecteurs. Il a moins de 4 ans,
ce qui fait qu'il n'est ni classé, ni noté par Mieux Vivre Votre
Argent. Avec des frais d'entrée à 4,5% et des frais de gestion à 1,4%,
ce contrat aurait du mal à être dans le top 20 même si le rendement de
son fonds euros (2,12% l'an dernier) et le nombre d'UC (108), le
classerait parmi les bons élèves des contrats grand publics).
Avec les contrats Floriane 1 et 2 (plus grosse collecte en 2022) et
Predissime 9 (plus grand nombre de contrats vendus), le Crédit
Agricole, leader du marché, détient deux véritables best-sellers de
l'assurance-vie. Une force de frappe qui ne se voit pas du tout sur le
classement de Mieux Vivre votre Argent. Avec une note inférieure à 6
(sur 20), Predissime 9 se classe au delà de la 80ème place du palmarès. Floriane n'est plus commercialisé depuis 2012. Il a été remplacé par Floriane 2, qui a à peu près les mêmes caractéristiques. Des caractéristiques qui le classent 60 ème du palmarès...
Au final, parmi les 10 contrats ayant le plus collecté, seul le contrats de BNP Paribas émerge un peu dans le classement de Mieux Vivre Votre Argent, à la 20ème place...
Frais élevés, rendements médiocres, gamme faible
Si les contrats d’assurance vie des réseaux bancaires sont si mal notés, c’est notamment parce qu’ils prennent des frais d’entrée souvent incompressibles
: le banquier va vous offrir une réduction de 1 point ou 2 sur les
frais, surtout si vous faites un gros versement, mais il va toujours
prendre une part de frais qui correspond à sa rémunération. Une épine
dans le pied dès le départ alors que beaucoup de contrats, notamment commercialisés par des distributeurs en ligne, ne prennent aucun frais.
Si on se base sur les brochures commerciales des différents réseaux
bancaires, tous les contrats présents dans le top 10 des plus gros
collecteurs facturent des frais d'entrée, entre 2 et 4%. En se fondant
strictement sur ces chiffres (mais il faut toutefois noter que ces
frais sont parfois négociables), c'est plus de 1 milliard d'euros de frais d'entrée qui ont été déboursés par les épargnants en 2021, uniquement sur les 10 plus gros contrats...
Les frais d'entrée ne sont pas les seuls critères de notation de la
presse spécialisée. Et si les contrats des réseaux bancaires sont si
mal notés, c'est aussi et surtout parce qu'ils sont assez limités dans
leur utilisation entre les frais d’arbitrages, le peu d'unités de compte disponibles,
et les modes de gestion limités. Quant aux rendements, ils furent
pendant longtemps sous la moyenne du marché pour tous ces contrats
grand public, mais cette année certain ont réussi à offrir des
rendements supérieurs à la moyenne (2% en 2022)
À l’inverse, les meilleurs contrats récompensés par la presse spécialisée pèsent peu en termes d'encours,
même si chez certains assureurs, la part des contrats en ligne,
généralement les mieux notés, commence à devenir significative. Il faut
dire que ces contrats ne manquent pas d'atouts : une tarification compétitive
(absence de frais d'entrée, à la sortie, sur versements, frais
d'arbitrages..), et des fonds en euros performants. Surtout ces
contrats sont très modernes avec une architecture ouverte, c'est à dire
plusieurs centaines de supports disponibles gérés par des grandes
banques et des sociétés de gestion indépendantes, des arbitrages rapides et gratuits pour modifier à tout moment la répartition des supports, et de nombreuses options de gestion.
Que faire avec son vieux contrat d'assurance-vie ?
Pourquoi les Français continuent donc d'alimenter leur vieux contrat d'assurance-vie ? La réponse se trouve peut être dans la question. Car c'est principalement l'ancienneté du contrat qui pousse les épargnants à conserver et même alimenter leur vieille assurance-vie.
L’un des principaux intérêts d’un contrat d’assurance-vie est l’avantage fiscal qu’il procure sur les rachats au bout de 8 ans.
Lorsqu’on souscrit un contrat d’assurance-vie, c’est donc généralement
avec un horizon de temps long, 8 ou 10 ans au minimum, et souvent plus.
Aussi, de nombreux épargnants détiennent aujourd’hui des contrats
ouverts il y a plusieurs dizaines d’années. Et comme ces assurances-vie
ont atteint leur maturité fiscale, ils ne se posent pas du tout la
question de le clôturer. Ils vont même au contraire le privilégier pour
les nouveaux versements.
La maturité fiscale justifie-t-elle de privilégier ces contrats pour de nouveaux versements ?
C'est généralement insuffisant. Car en ouvrant un nouveau contrat, vous
allez pouvoir investir sur des supports plus performants (un meilleur
fonds en euros ou des supports immobiliers par exemple), avec des frais
plus faibles, et une interface en ligne plus ergonomique. Il est donc
rare que votre ancien contrat soutienne la comparaison. Avec
le nouveau contrat, même en cas de retrait avant 8 ans, l'écart de
performance (notamment boosté par l'absence de frais d'entrée)
compensera souvent la fiscalité plus élevée.
Faut-il conserver son vieux contrat ?
La question peut se poser lorsque le vieux contrat est devenu tellement
peu performant qu'il parait rentable de le racheter pour placer sur un
nouveau contrat. Trois critères doivent alors être pris en compte :
• La fiscalité en cas de rachat.
Demandez à votre assureur de vous fournir une simulation de l'impôt à
payer en cas de clôture du contrat. Pour limiter la facture fiscale,
vous pouvez également estimer combien vous devez retirer par an pour ne
pas dépasser l'abattement de 4 600 € (9 200 € pour un couple) sur les gains inclus dans le rachat. Notez toutefois que les prélèvements sociaux seront dus dans tous les cas.
• L'horizon de placement : si vous voulez ouvrir un nouveau contrat, il est conseillé d'avoir un horizon de placement lointain. C'est à dire aucun retrait avant 8 ans pour éviter de payer l'impôt sur le revenu.
• L'objectif de l'investisseur. Si vous avez un objectif de transmission, vérifiez que les avantages qu’offre votre vieux contrat peuvent être répliqués sur un nouveau .
Au final, vous devez donc penser à clôturer un vieux contrat peu performant dans deux cas de figure :
1. Vous cherchez principalement à faire fructifier un capital et votre horizon de placement, pour faire des rachats, est supérieur à 8 ans. Par exemple vous avez la cinquantaine et pas besoin de faire de retrait avant la retraite;
2 Votre vieux contrat est en perte, ou en gain très limité, et donc l’avantage fiscal des 8 ans ne sert à rien.
Racheter un vieux contrat d'assurance-vie n'est pas une décision à
prendre à la légère. Il convient de tenir compte des caractéristiques
de cet ancien contrat, mais également de vos objectifs et de votre horizon de placement. Il est donc conseillé avant de se lancer d'échanger avec un conseiller en investissement financier.
* Taux de rendement annuel net
de frais de gestion du contrat de 2 % par an, hors prélèvements sociaux
et fiscaux. Le Fonds Euro Nouvelle Génération Spirica présente une
garantie du capital annuelle minorée des frais de gestion de 2 %, soit
un garantie de 98 %. Tous les versements sur le Fonds Euro Nouvelle
Génération Spirica doivent comprendre une part investie en Unités de
Compte de 25 % minimum (SICAV, FCP, SCPI, EMTN, Trackers, Titres
vifs…). Les performances passées ne préjugent pas des performances
futures.
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