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17.09.2023
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Hausse ou baisse à venir des indices boursiers : nos experts font le point
2023 est une année chargée pour
les marchés boursiers. Beaucoup de sujets s’entremêlent et pour
l’investisseur particulier, il n’est pas toujours simple de s’y
retrouver. Ces derniers mois, les marchés actions ont marqué une pause
et vous êtes nombreux à nous demander nos anticipations et les grands
évènements qu’attendent les investisseurs. On fait le point complet
dans cet article sur les leviers haussiers et baissiers attendus par
les marchés.
Les leviers haussiers
Depuis plus de trois mois, les marchés actions font du surplace.
En France, le CAC 40 oscille autour des 7 300 points, sans réellement
parvenir à les franchir durablement, à la hausse comme à la baisse.
Cette relative stabilité est toutefois précaire et les investisseurs
surveillent plusieurs dossiers chauds.
Dans cet article, nous revenons sur les principaux leviers, positifs et
négatifs, qui pourraient sortir la Bourse de sa torpeur. L’article
n’est pas parfaitement exhaustif, nous pourrions citer d’autres leviers
comme une éventuelle aggravation du conflit en Ukraine, une nouvelle
pandémie (cygne noir) ou les prochains résultats trimestriels des
grands groupes, qu’ils soient bons ou mauvais. On commence avec les
leviers haussiers pour les marchés actions.
Baisse de l’inflation et des taux
Une hausse rapide de l’inflation peut perturber les entreprises cotées
en Bourse, en les forçant à augmenter leurs prix pour maintenir leurs
profits. Lorsque l'inflation augmente, les banques centrales durcissent
les conditions de crédit en provoquant une hausse des taux d'intérêt.
Et cela impacte le marché obligataire : les nouvelles obligations
offrent des taux plus élevés, dévaluant les anciennes. Si les taux
montent rapidement, cela peut causer une chute brutale de la valeur des
obligations. C’est ce à quoi nous assistons depuis bientôt deux ans.
Pour éviter de telles turbulences, les banques centrales réhaussent
leurs taux. La hausse des rendements obligataires rend le coût du
crédit plus cher pour les emprunteurs et offre un meilleur rendement
aux investisseurs. Si le rendement des actions ne suit pas, la prime de
risque diminue, poussant certains investisseurs à privilégier les
obligations aux actions. Les entreprises cotées doivent alors offrir
des dividendes plus conséquents pour attirer les investisseurs.
L'inflation augmente les coûts pour les entreprises.
Si elles ne peuvent pas ajuster leurs prix en conséquence, leurs
profits diminuent, impactant négativement leur valorisation en Bourse
et leur capacité à augmenter les dividendes. Néanmoins, si l'inflation
est bien gérée, avec une hausse graduelle des coûts, les entreprises
peuvent ajuster leurs prix, maintenir leurs marges et offrir de
meilleurs dividendes. Dans ce contexte, les entreprises faiblement
endettées sont avantagées, car elles peuvent plus facilement augmenter
leurs prix sans subir autant l'impact de la hausse des coûts du crédit.
Avec la pandémie et la guerre en Ukraine, l’inflation s’est envolée au
niveau mondial, obligeant les banques centrales à réhausser fortement
et rapidement leurs taux. Ces derniers mois, les investisseurs ont fait
le pari que la fin de ce cycle de hausse des taux était proche.
Ils attendent désormais que les banques centrales ne les réhaussent
plus, voire les baissent en 2024. Chaque mois, les derniers chiffres
d’inflation sont scrutés de près : la poursuite de leur baisse, déjà
bien entamée aux États-Unis, est perçue comme un signal positif pour
les marchés actions car annonciateur d’une pause dans le cycle de
hausse des taux. Avant, espèrent les investisseurs, un futur cycle de
baisse.
Ce jeudi 14 septembre, la BCE aurait relevé pour la dernière fois ses
taux, après dix hausses consécutives. Le simple fait qu’elle
sous-entende que ce cycle haussier était terminé a relancé la hausse
des marchés actions européens. Désormais, la balle est dans le camp
américain avec une réunion de la Fed, très attendue, les 19 et 20 septembre.
Source : YCharts
Évolution de l’inflation américaine sur trois
ans
Plan de soutien économique en Chine
L’économie chinoise peine à redémarrer depuis la levée des restrictions
sanitaires fin 2022. Son ralentissement est accentué par la crise
immobilière que nous évoquons ci-dessous, mais aussi par la baisse de
la consommation des ménages et des exportations, un taux de chômage
élevé chez les jeunes et une activité industrielle en déclin. Pékin a
pris quelques mesures pour stimuler son économie mais elles ne sont pas
encore à la hauteur aux yeux du marché. L’annonce d’un plan massif de soutien constituerait un levier haussier pour les marchés actions au niveau mondial.
Après un sursaut initial de croissance post-pandémie, la performance
économique de la Chine semble s'essouffler avec un PIB en hausse de
seulement 0,8% au deuxième trimestre, loin des prévisions. Ainsi,
l’objectif de croissance de 5% pour cette année, déjà modeste en
comparaison des standards historiques chinois, pourrait ne pas être
atteint.
En réponse à ce défi, le gouvernement chinois a lancé un petit plan de relance
visant à encourager la consommation. Bien que tous les détails n'aient
pas été communiqués, ce plan soutiendra notamment la demande de
logements, le secteur culturel, le tourisme, et la "consommation
verte". Mais pour l’heure, l'économie chinoise souffre encore des
retombées de la pandémie, avec un manque de confiance conduisant les
ménages à épargner plutôt qu’à dépenser.
Pour donner un coup de pouce à l'économie, Pékin souhaite également
faciliter l'accès au crédit pour les entreprises privées, actuellement
hésitantes à investir ou embaucher. Les nouvelles mesures incluent
notamment une hausse des montants des prêts. Un accent particulier est
mis sur le secteur technologique, malgré une capitalisation boursière réduite de moitié en deux ans.
Bien qu’un potentiel plan de relance, bien plus ambitieux, soit attendu
par les marchés, les mesures de Pékin pourraient seulement offrir un
soulagement à court terme à l'économie. Sur le long terme, la Chine
doit toujours faire face à des défis structurels majeurs, tels que sa
démographie vieillissante et sa dépendance envers la demande mondiale.
Cessez-le-feu en Ukraine
Clairement, ce n’est pas pour tout de suite et on ne peut que le
regretter. Dans la suite de cette sous-partie, nous ne nous intéressons
qu’aux conséquences boursières de la guerre, et faisons volontairement
l’impasse sur l’aspect humain, dramatique.
La guerre en Ukraine engendre de sérieuses inquiétudes pour la bourse,
alimentant les spéculations sur les meilleurs choix d'investissement
selon l'évolution du conflit. Avec l'intensification des sanctions des
grandes puissances occidentales à l'encontre de la Russie, les marchés
mondiaux ressentent une forte pression, notamment sur les prix des
matières premières.
La prolongation de la guerre sur plusieurs années accentuerait le
ralentissement de la croissance économique mondiale, au profit de
valeurs refuges comme l’or, le dollar américain et de certaines
matières premières, notamment dans l’énergie. Voyons le verre à moitié
plein : quelles seraient les conséquences d’un cessez-le-feu entre
Ukrainiens et Russes ?
Les économies mondiales devraient se redresser, et l'inflation, toujours élevée, devrait poursuivre sa décrue. Les actions européennes, étant les plus touchées par le conflit, bénéficieraient en premier lieu d'une telle trêve. Des séquelles demeureront, notamment avec des sanctions durables tant que Vladimir Poutine reste au pouvoir.
Les leviers baissiers
Hausse du pétrole, rebond de l’inflation
Depuis ses plus bas niveaux annuels atteints cet été, le prix du baril
de Brent gagne 30% pour atteindre les 93$ au moment de la rédaction de
cet article. Avec les restrictions de production consenties par
l’Arabie saoudite et la Russie, l’Agence internationale de l’énergie
(AIE) table sur un déficit significatif de pétrole au quatrième trimestre,
de l’ordre d’un million de barils par jour (ou “mb/j”). De quoi
accentuer la volatilité des marchés et les craintes que l’inflation
rebondisse… Le cas échéant, le spectre de nouvelles hausses des taux
devrait faire chuter les marchés actions.
Jusqu’à présent, les coupes de production du cartel pétrolier de
l’OPEP+, mené par Riyad et Moscou, étaient en grande partie compensées
par une offre croissante des producteurs non-membres de l’alliance, en
particulier les États-Unis. L'Iran, sous sanctions, a aussi augmenté sa
production. Cependant, dès septembre, la baisse d’offre de l'Arabie
Saoudite créera un grand déficit d'approvisionnement selon l’AIE.
En août, elle anticipait un record historique de demande pétrolière, en
hausse de 2,2 millions de barils par jour, pour totaliser 102,2 mb/j en
2023. Cette demande est stimulée par la consommation chinoise,
l'aviation et la pétrochimie. Malgré un ralentissement prévu, cette
tendance se prolongera en 2024. L'OPEP, dans son rapport, estime que la
demande excédera l'offre de 3,3 millions de barils au quatrième
trimestre, un phénomène inédit depuis 16 ans.
Suite aux coupes de production du cartel, les prix du pétrole ont
grimpé, atteignant des sommets inédits depuis novembre 2022. L'AIE
souligne que la tension sur les prix est exacerbée par des stocks
faibles et estime que la demande dépassera l'offre de 1,2 million de
barils/jour en moyenne au second semestre. Les réserves de pétrole
resteront basses, même si la production du cartel devait augmenter
début 2024.
Source : TradingView
Évolution du prix du baril de pétrole Brent sur cinq ans
Krach immobilier
La crise mondiale de 2008 trouve ses racines dans l'insolvabilité des
ménages américains. C'est la "fameuse" crise des subprimes.
Aujourd'hui, c'est avant tout le secteur immobilier chinois qui inquiète, avec les difficultés de deux géants locaux : Evergrand et Country Garden.
Country Garden, principalement actif dans les villes secondaires,
emploie des dizaines de milliers de personnes. Réputée solide
financièrement, la société n'a pas pu honorer deux remboursements
d'intérêts en août. Si elle ne parvient pas à payer sous 30 jours, un
défaut de paiement pourrait survenir en septembre. La dette du groupe,
estimée entre 150 et 176 milliards d'euros, ajoute aux inquiétudes du
marché, d'autant plus que l'entreprise a suspendu la cotation de
plusieurs obligations.
Un effondrement de Country Garden serait dévastateur pour le système
financier et l'économie chinoise, rappelant les problèmes d'Evergrande,
dont la dette s'élève à plus de 300 milliards d'euros.
Le boom immobilier en Chine, suite à la réforme du logement à la fin
des années 1990, a vu l'endettement des promoteurs augmenter, devenant
une préoccupation majeure pour le gouvernement. En réponse, Pékin a
resserré les conditions d'accès au crédit pour les promoteurs depuis
2020, entraînant une série de défauts de paiement. Cette situation
impacte la confiance des consommateurs et contribue au ralentissement
économique en Chine.
Les cygnes noirs
Impossible de faire l’impasse sur cette épée de Damoclès qui plane
constamment au-dessus des marchés financiers. Les "cygnes noirs"
désignent des événements imprévisibles et qui bouleversent les marchés financiers.
Ces incidents majeurs, bien que rares, peuvent causer de graves
perturbations. Quelques exemples : les attentats du 11 septembre 2001,
la pandémie de Covid, la guerre en Ukraine.
Cette notion a été introduite par Nassim Nicholas Taleb, ancien trader
et auteur du livre "Le Cygne noir : La puissance de l’imprévisible". Il
s'inspire de la découverte d'un cygne noir en Australie au XIXème
siècle, alors que tous les cygnes précédemment observés étaient blancs.
Un cygne noir est caractérisé par son caractère inattendu, ses
conséquences sévères et sa rareté.
L'impact des cygnes noirs sur les marchés est considérable.
Par exemple, en mars 2020, les marchés ont connu un véritable krach,
alors que le monde découvrait le Covid. Lors de tels événements, la
volatilité des marchés augmente drastiquement, comme illustré par
l'indice de la peur (le Vix) qui a atteint des sommets en mars 2020,
une situation comparable à la crise de 2008.
Bien que les cygnes noirs soient par nature imprévisibles, leurs
répercussions sur les marchés ne le sont pas. Les investisseurs peuvent
adopter des stratégies pour atténuer les risques associés, comme se
tourner vers des secteurs défensifs ou investir dans des valeurs
refuges comme l'or, qui tend à se valoriser en période de crise.
Le grand ralentissement
Les grandes banques centrales ont récemment exprimé leur difficulté à
prévoir l'évolution économique, avec le directeur de la Bank of England
affirmant que le processus de prévision était "cassé". Plusieurs
facteurs rendent les prévisions économiques ardues :
• Les perturbations causées par le Covid-19 et la période post-Covid
• Les interventions massives des banques centrales après diverses crises
• Les multiples révolutions que traverse l'économie mondiale, allant de la démographie à la transition écologique
• Les tensions géopolitiques, comme la guerre en Ukraine et les relations entre la Chine et les États-Unis
L'arrêt économique dû au Covid a été suivi d'une intervention massive
des banques centrales et des gouvernements pour soutenir l'économie,
avec des taux négatifs, d'énormes liquidités et des plans de relance.
Cela a conduit à une reprise économique impressionnante post-Covid, qui a surpassé les attentes.
Cependant, de nombreux prévisionnistes ont sous-estimé la puissance de
cette reprise. Contrairement à la croyance populaire, cette résilience
n'était pas due à des changements structurels mais plutôt à des
facteurs conjoncturels, notamment la réponse économique au Covid. Les
véritables changements structurels, comme les avancées en intelligence
artificielle ou la transformation du travail, suggèrent un ralentissement économique à long terme.
Actuellement, l'élan de la reprise post-Covid s'estompe. L'effet des
politiques monétaires et fiscales s'affaiblit, et le défi n'est plus de
savoir comment l'économie va atterrir, mais plutôt comment elle
pourrait redécoller. Les banques centrales sont limitées dans leurs
interventions tant que l'inflation reste élevée, et les États sont
lourdement endettés. L'avenir économique est donc incertain et Marc
table sur un “grand ralentissement”. Autrement dit, un atterrissage en douceur de l’économie, sans véritable redécollage. Ce grand ralentissement, sauf nouvel évènement extraordinaire, pourrait durer, durer et durer encore…
* Les performances passées ne
préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans
le temps. L'investissement en actions, obligations ou OPCVM présente un
risque de perte en capital important, et doit s’envisager dans une
optique long terme, en représentant une petite partie d’un patrimoine
global. Contrairement au fonds en euros, la valeur de ces supports, qui
reflète la valeur d’actifs sous-jacents, n’est pas garantie mais est
sujette à des fluctuations à la hausse ou à la baisse, dépendant en
particulier de l’évolution des marchés financiers.
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