voici votre
Newsletter du Matin
02.03.2025
Vous êtes avec PDdA.
Que faire quand on est déçu du rendement de son assurance-vie ?
/
L’assurance-vie
est de retour. Après quelques années de vaches maigres, les rendements
publiés par les contrats d’assurance-vie, les fameux fonds en euros,
affichent une belle hausse. Certains ont dépassé les 3% en 2024. Mais
tous les contrats ne sont pas logés à la même enseigne et de nombreux
épargnants sont donc déçus. Que faire dans ce cas ?
Des rendements inégaux
Si chaque année, le bal des publications des fonds en euros,
l’actif garanti du contrat d’assurance-vie, est un événement très
attendu par les investisseurs, c’est particulièrement le cas cette
année alors que les taux sont redevenus attractifs. Qui l’aurait cru il
y a trois ans, alors que le rendement moyen était à 1,3%* et qu'on nous
annonçait donc partout la mort du fonds en euros ? Mais depuis l'an
dernier, les taux sont remontés autour de 2,50%* en moyenne et certains fonds distribuant plus de 3%*. Et voilà comment le fonds en euros est redevenu à la mode !
Toutefois, les performances restent très disparates. Et si certains
fonds ont donné pleinement satisfaction sur l’année 2024, d’autres ont
à peine rebondi, ce qui crée beaucoup de déception et de frustration
pour les épargnants.
On peut ainsi penser que les clients de l'assureur Allianz Vie ont été
déçu de recevoir un taux de participations aux bénéfices de 1,95% en
2024, après 2% en 2023. Le taux servi par AXA en 2024 est de 2% (hors
bonus selon la part investie en unités de compte) et 2,30% à la Banque
Postale.
D’une manière générale, ce sont souvent les nouveaux contrats qui
performent mieux (ils bénéficient plus de la hausse des taux) tandis
que les anciens contrats sont à la traîne. Or, ce sont sur les vieux
contrats "grand public" qu’est placée la majorité des encours en
assurance-vie. Predissime 9 (Crédit Agricole),
le contrat le plus vendu auprès des particuliers, a ainsi offert un
taux de 2,40%* (3,20% avec plus de 50% d'UC), honorable mais sous la
moyenne. L’Afer a quant à elle publié un taux de 2.5%*, pile dans la myenne. Et sur les contrats Nuances 3D (Caisse d’épargne), Millevie (Banque populaire), ou Cachemire (Banque postale) les taux vont de 2,05%* à 2,30%*.
Certes, ces taux sont en hausse depuis l'an dernier. Mais une hausse
limitée. Et comme ils étaient déjà à la traîne depuis 2-3 ans, voire
plus, ils sont aujourd'hui très éloignés des meilleurs contrats de la place qui servent plus de 3 voire plus de 4%*. Ce qui pousse naturellement les assurés à s'interroger sur l'intérêt de conserver leur vieux contrat.
Le taux 2024 ne fait pas tout
Que vous soyez déçu, ou non, par le rendement offert l’an dernier par
votre contrat, ce n’est pas le seul critère vous permettant de juger la
qualité de votre assurance-vie.
Plutôt que de regarder le taux sur 1 an, il convient surtout de s’intéresser à l’historique des performances de long terme.
Car un fonds en euros peut être bon une année et décevoir l’année
suivante. Au moins 3 ans de performance sont donc nécessaires pour
juger.
Mais un bon fonds en euros n’est rien s’il n’est pas disponible dans un bon contrat. Les frais sont ainsi un critère déterminant. Les frais d’entrée notamment, car ils impactent dès l’origine la performance. Ainsi, si on compare :
Le contrat A sans frais d’entrée avec un rendement 2023 de 2,5%.
Le contrat B avec 3% de frais d’entrée et un rendement 2023 de 3%.
Il faudrait plus de 8 ans pour que la performance du contrat B dépasse celle du contrat A, dans l’hypothèse où le contrat B surperformerait chaque année le contrat A, ce qui n’est jamais garanti…
L’assurance-vie, ce n’est pas uniquement le fonds en euros. Même pour
les profils prudents, bénéficier d’autres supports d’investissement,
type fonds obligataires ou dettes privées, voire immobilier, est un avantage indéniable, surtout dans le cas où les rendements des fonds euros repartiraient à la baisse.
Et pour les profils un peu plus dynamiques, bénéficier de bons fonds diversifiés, de fonds d’actions ou encore de private equity est
un critère déterminant pour le choix du contrat. Par ailleurs, afin de
bénéficier d’une allocation adaptée à son profil, sans souci de gestion
pour l’épargnant, il est parfois indispensable d’avoir dans son contrat
une gestion pilotée performante.
Enfin, même si la performance globale du contrat est évidemment un
critère essentiel, l’épargnant qui souhaite aussi et surtout un
placement simple, pratique et rassurant regardera d’autres critères
connexes, et en particulier l’ergonomie de son interface utilisateur, et la possibilité d’échanger avec un conseiller, sur les choix d’investissement, mais aussi sur la place de son assurance-vie dans son patrimoine.
Quand doit-on conserver son contrat ?
Lorsque vous êtes déçu par la performance de votre contrat, et/ou que
vous estimez que celui-ci n’a pas les qualités requises d’un bon
contrat d’assurance-vie (cf partie précédente), il est logique de
s’interroger sur l’intérêt de le conserver, et donc l’opportunité de le
clôturer, pour ouvrir un nouveau contrat plus performant et/ou adapté à vos besoins.
Certes, vous perdrez un peu à racheter le contrat, notamment en matière
de fiscalité, mais vous allez y gagner en termes de performances.
Il y a cependant deux cas de figure où le jeu n’en vaut pas la chandelle, où ce que vous perdez semble plus important que ce que vous allez gagner :
1. Si vous avez plus de 70 ans, et que la transmission de votre patrimoine à vos enfants est une priorité, vous bénéficiez avec votre contrat actuel de deux avantages successoraux que vous aurez du mal à retrouver ailleurs :
Un
abattement de 152 500 euros par bénéficiaire sur le capital qui
provient des sommes versées avant 70 ans (versements + intérêts)
Pour
les versements après 70 ans, un abattement de 30500 € sur les primes
versées, et surtout une exonération des intérêts provenant de ces
primes.
Sauf
cas exceptionnel, il vaut mieux conserver votre ancien contrat,
l’avantage successoral accordé étant plus important que la performance
du contrat.
2. Si vous avez un contrat en forte plus-value (disons au-delà de 50% de gain),
l’impôt sur le revenu à payer en cas de rachat total pourrait être
important et difficile à rattraper même avec un contrat plus
performant. Dans ce cas, il est préférable d’attendre que le contrat ait 8 ans (s’il ne les a pas déjà) et effectuer à ce moment des rachats partiels pour bénéficier de l’abattement de 4600 € (9200 € pour un couple) sur les intérêts compris dans le rachat.
Mais si vous n’êtes pas dans ces deux cas, et que vous êtes déçu par
votre contrat, il n’y a pas vraiment de contre-indication à vous en
séparer pour choisir un contrat plus performant.
Et quand s’en débarrasser…
Lorsqu’il ouvre un contrat d’assurance-vie, l’épargnant pense
généralement qu’il est crucial, voire obligatoire, de conserver le
contrat pendant 8 ans pour bénéficier des avantages fiscaux. C’est
ainsi que beaucoup d’assurés déçus par leur contrat se sentent coincés et obligés de le conserver au moins jusqu’à ses 8 ans. Et lorsqu’il a 8 ans, ils ne veulent pas non plus se séparer de cette « niche fiscale ».
« Je ne veux pas perdre mon antériorité fiscale », est le principal argument qu’un épargnant déçu par son contrat oppose lorsqu’on lui demande pourquoi il ne le clôture pas.
Pourtant, les avantages fiscaux de l’assurance-vie, certes attractifs, ne le sont pas suffisamment pour justifier de conserver son contrat coûte que coûte. Prenons un exemple :
Un couple a placé 100 000 € dans un
contrat. 4 ans plus tard, ils ont 108200 € (soit un rendement de 2%
annuel). S’il rachète, seuls 8200 € seront donc imposés, au taux de
12,8%, soit 1050 € euros d’impôt, moins de 1% du contrat…
Le couple doit-il attendre à tout prix 4 ans
pour bénéficier de l’abattement, juste pour économiser 1% d’impôt ? Ne
doit-il pas au contraire envisager de le clôturer, pour verser sur un
nouveau contrat, ou un contrat existant, qui pourrait lui permettre de gagner 1% de performance… par an ?
Au final, le sort de votre vieux contrat d'assurance-vie
dépend beaucoup du montant d'impôt que vous paieriez en cas de rachat
total. Si ce montant est faible (moins de 4% du capital total de votre
contrat), il est donc judicieux de le clôturer, de payer quelques pourcents d’impôt que vous récupérerez rapidement,
en quelques années, sur un contrat plus performant. Surtout si votre
horizon d’investissement est supérieur à 8 ans, ou que vous détenez
déjà un autre contrat plus performant.
Pour rappel, l'impôt sur le revenu à payer est généralement de 12,8% (flat tax) des intérêts compris dans le rachat. Si votre contrat a plus de 8 ans, vous bénéficiez d'un abattement de 4600 € (9200 € pour un couple) qui s'applique sur ces intérêts, et éventuellement d'un taux réduit à 7,5% au lieu de 12,8%. Quant aux prélèvements sociaux,
ils ont déjà été pris à la source sur les intérêts des fonds en euros
(sauf pour les intérêts perçus avant 2011). Ils s'appliquent donc
uniquement sur les plus-values des unités de compte, si vous en avez. Le taux est actuellement à 17,2%. Mais ces prélèvements sociaux ne doivent pas influencer votre choix, car vous devrez les payer dans tous les cas. Et si vous attendez trop longtemps pour racheter, vous pourriez même subir un taux plus élevé, car rappelons que les prélèvements sociaux sont passés de 12,1% en 2010 à 17,2% aujourd'hui. Une dernière raison de demander le rachat total de votre vieux contrat d'assurance-vie...
*Taux nets de frais de gestion, hors
fiscalité. Les performances passées ne préjugent pas des performances
futures et ne sont pas constantes dans le temps.
______________________________
Un commentaire ?
Faites-le en répondant simplement à ce mail
VOUS
AIMEZ CETTE NEWSLETTER ?
Partagez-la
avec vos amis. Inscrivez-les
tout de suite, gratuitement, à notre newsletter. Ils ne devraient pas vous en
vouloir.. C'est
simple et rapide. Cliquezici