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30.03.2025
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3 questions à se poser sur la mobilisation de votre épargne pour le financement de la défense
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La
défense nationale, un sujet de préoccupation grandissant dans le
contexte actuel de tensions internationales, amène le gouvernement
français à réévaluer ses priorités budgétaires. Pour soutenir son
industrie de la défense, l’État a envisagé plusieurs pistes suscitant
ainsi des interrogations parmi les Français sur la possible
mobilisation de leur épargne.
Pourquoi et comment l’État veut-il financer la défense ?
Face à l’évolution du conflit en Ukraine, le gouvernement français
cherche à relancer son industrie de la défense. Emmanuel Macron a fixé
un objectif d’augmentation des dépenses militaires à 3,5 % du produit intérieur brut (PIB) à moyen terme, mais sans qu’une échéance précise n’ait été donnée, Actuellement fixées à un peu plus de 2 % du PIB, cette hausse représenterait une trentaine de milliards d’euros supplémentaires par an pour la France.
Pour ce faire, le ministre de l'Économie a annoncé mercredi 12 mars,
devant le Sénat, vouloir « mobiliser l’épargne privée pour financer
notre effort de défense ». Cette annonce a suscité des inquiétudes
parmi les épargnants français sur ce que l’État peut faire avec leur
argent. L'État peut-il réellement piocher dans l'épargne des Français
pour financer la défense ?
Plusieurs pistes ont été abordées pour financer « l’effort de guerre » :
• Flécher spécifiquement une partie des encours du Livret A vers le financement des entreprises de l'industrie de défense française,
• Créer un livret d’épargne « défense »,
• Lancer un emprunt national,
• Rediriger une partie de l’épargne
des contrats d’assurance-vie, plans d’épargne salariale (PEE) et plan
épargne retraite (PER) vers le secteur de la défense,
Cette dernière piste est celle qui a été privilégiée avec le lancement d’un fonds d'investissement Bpifrance défense, qui sera ouvert à la souscription à partir du second semestre 2025.
Dans quel cas l'État peut-il ponctionner ou bloquer l’épargne des Français ?
L’annonce évoquant « la mobilisation de l’épargne des Français » a
soulevé des inquiétudes chez les épargnants, certains redoutant une
possible « ponction » de leur épargne par l’État.
Comme le souligne l’économiste Philippe Crevel, « l’État ne peut pas se
servir de manière discrétionnaire ». En fait, la seule manière pour
l’État de prélever de l’argent sur les revenus et le patrimoine des
Français passe par l’impôt.
Seuls cas de figure possibles, le blocage des comptes bancaires en cas
d’instabilité financière ou le blocage des retraits sur les contrats
d’assurance-vie (possible depuis 2016 avec la loi Sapin 2).
La loi Sapin 2 vise à renforcer la transparence, la lutte contre la
corruption et la modernisation de la vie économique. Elle comporte
également des dispositions relatives à la stabilité financière, qui
peuvent avoir un impact sur l'épargne des Français avec notamment le
blocage temporaire des contrats d'assurance vie.
Cette loi permet au Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) de bloquer temporairement les retraits sur les contrats d'assurance vie, en cas de menace grave sur la stabilité financière.
Une mesure qui vise à éviter des retraits massifs et donc toute
faillite des compagnies d’assurances. Le blocage est limité à une
période de trois mois, renouvelable une fois.
Pour résumer, si l’annonce de la « mobilisation de l’épargne des
Français » a pu susciter des craintes, il est important de rappeler que
l’État ne peut pas unilatéralement décider de puiser dans l’épargne des
particuliers, hormis avec des dispositifs légaux qui permettent de
prélever des sommes dues directement sur les comptes bancaires, livrets
ou assurances-vie pour des créances non payées (impôt, amende).
En quoi consiste ce nouveau produit d'épargne proposé par BPI France ?
Après l’étude de plusieurs pistes pour soutenir l'effort de
réindustrialisation militaire, le ministre de l'Économie a annoncé la
création d'un fonds de 450 millions d'euros par la banque publique Bpifrance. Les Français pourront, sur une base volontaire, placer au moins 500 euros pour devenir « indirectement actionnaire des entreprises du secteur de la défense ».
Il s’agit ainsi d’un placement destiné à ceux qui veulent participer au financement de la défense,
donc sur une base de volontariat. Le fonds de Bpifrance permettra de
placer au minimum 500 euros et jusqu’à quelques milliers d’euros avec
un blocage des sommes versées sur au moins 5 ans. L’objectif de
collecte sur ce fonds "Bpifrance Défense" est de 450 millions d'euros.
La BPI a déjà lancé des fonds dédiés au secteur de la Défense par le
passé. Le lancement de ce fonds pourra permettre de prendre des
participations au capital des entreprises non cotées dédiées au secteur
de la défense (un fonds de Private Equity).
Ce type de produit d’épargne est logeable dans des contrats
d’assurance-vie via des unités de compte. En ce qui concerne ce nouveau
fonds de Bpifrance, il faudra attendre le deuxième semestre de 2025
pour y investir.
Les précédents fonds de Bpifrance visaient un rendement cible non
garanti de 8% à 10%, net des frais de gestion et avant impôt. Une
performance cohérente avec ce qu'il est habituellement possible
d'espérer d'un fonds de Private Equity «grand public».
À
titre d’exemple, le fonds Eurazeo Private Value Europe 3 (FR0013301553)
a généré une performance relativement constante dans le temps, de
l’ordre de 6 à 9 % par an* (6,8 % en 2022, 9 % en 2023 et 7,48 % en
2024). Spécialisé dans l’accompagnement des opérations de
capital-transmission (buyout) d’entreprises matures de taille
intermédiaire, le fonds Eurazeo Private Value Europe 3 est un fonds
hybride : à 40 % investi sur des actions d’entreprises non cotées et à
60 % en dette privée.
En ce qui concerne le nouveau fonds dédié à la défense, il ne sera
possible d’y investir qu’à partir du deuxième semestre 2025. Il faudra
donc encore patienter un peu.
* Les FCPR sont des placements
long terme (10 ans minimum) qui présentent un risque de perte en
capital. Certains fonds n'offrent aucune liquidité avant leur terme
(sauf cas prévu dans le règlement du fonds). Avant toute souscription
nous vous recommandons de prendre connaissance des conditions générales
et des notices d'informations mais aussi des recommandations et
conseils présents sur le site. Ces placements s'adressent à des
investisseurs avertis et sont par nature des placements à risque qui ne
devraient pas représenter plus de 5 à 10 % de vos actifs. Les
performances passées ne préjugent en rien des performances futures. La
valeur liquidative des FCPR, à un instant T, peut ne pas refléter le
potentiel des actifs en portefeuille sur la durée de vie du fonds.
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